INTERVIEW - Blake et Mortimer embarquent pour Berlin !
Un nouveau duo de scénaristes chevronnés s’associe à Antoine Aubin pour un nouvel album de Blake et Mortimer très « james-bondien » !
De Berlin à l’Oural, de Genève à Londres, entre manipulations neuronales et complot international, une aventure de Blake et Mortimer sur fond de guerre froide, espionnage et dérives de la science par Antoine Aubin, Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet.
Back to topUne aventure digne d'un James Bond
À Berlin, au printemps 1963, un homme est abattu par les Vopos est-allemands alors qu’il tente de franchir le Mur. Il prononce un mot étrange avant de mourir : doppelgänger.
Quelques jours plus tard, dans l’Oural, les archéologues exhument sept cadavres dont la peau a été arrachée. Le professeur Philip Mortimer découvre qu’il existe un lien entre ces deux tragédies : un certain Julius Kranz, un chirurgien allemand spécialiste des manipulations du cerveau.
Mortimer ne se doute pas qu’il sera la prochaine victime des expérimentations de ce neurochirurgien, au point de se métamorphoser en un monstre assoiffé de violence. Ni qu’il va bientôt révéler, avec l’aide du capitaine Francis Blake, une incroyable supercherie qui aurait pu changer la face du monde...
Back to topDes auteurs au service de l'oeuvre d'Edgar P. Jacobs
José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental plongent Blake et Mortimer dans une période historique aussi tourmentée que passionnante, et qu’Edgar P. Jacobs avait effleurée dans S.O.S. Météores : la guerre froide qui faisait rage au début des années 1960 entre les États-Unis et l’URSS.
Au dessin, Antoine Aubin effectue un retour attendu depuis 2013 et la parution de L’Onde Septimus. Fort d’un graphisme « jacobsien » en tous points fidèle à celui du créateur de la série, il séduira les adeptes du trait élégant et précis de Jacobs.
Le superbe travail d'Antoine Aubin au dessin nous offre un album magnifique dans la plus pure tradition de l'univers de Jacobs et le scénario signé Fromental et Bocquet, est digne des plus grands romans d'espionnage.
Le scénario, remarquable par sa densité et sa construction digne d’une pièce d’horlogerie, entremêle références historiques, espionnage, complot géopolitique et manipulations scientifiques, tandis qu’un méchant bien connu des lecteurs tente, une nouvelle fois, de barrer définitivement la route aux héros…
Back to top"L'oeuvre de Jacobs se situe plutôt dans un univers de pure fiction"
Retour avec Antoine Aubin, le dessinateur, sur son travail d'orfèvre.
Travailler avec deux scénaristes, c'est deux fois plus confortable ou deux fois plus difficile ?
José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental ont toujours répondu à mes interrogations, l’un comme l’autre, avec assurance et de façon parfaitement coordonnée. Deux auteurs, mais un seul texte !
Leur scénario, très cohérent, propose une approche originale de Blake et Mortimer qui sont plongés dans le monde souterrain de l’espionnage, au temps fort de l’affrontement Est-Ouest.
Huit heures à Berlin s'inspire de faits historiques précis, ce qui n'est pas le cas des albums d'Edgar P. Jacobs...
De prime abord, la mise en scène d’un événement réel m’inquiétait, car l’œuvre de Jacobs se situe plutôt dans un univers de pure fiction. Et je devais dessiner des figures historiques, alors que je ne suis pas très à l’aise dans la caricature !
Mais n’oublions pas que la guerre froide est la toile de fond de S.O.S. Météores. Blake et Mortimer y déjouent une attaque « hybride » du bloc de l’Est, tout comme dans Huit heures à Berlin !
Back to top"Creuser la piste de l'espionnage"
Jean-Luc Fromental revient sur son arrivée dans l'équipe des auteurs de Blake et Mortimer.
Dans quel état d'esprit avez-vous abordé cette reprise de l'univers d'Edgar P. Jacobs ?
L’éditeur nous a demandé de creuser la piste de l’espionnage, une dimension que Jacobs a peu explorée. Il savait que nous sommes des lecteurs voraces des maîtres du genre, John le Carré, Ian Fleming ou Graham Greene. Blake et Mortimer sont nos Barbie de petits garçons. Nous permettre de jouer avec eux, c’était comme nous confier Sherlock Holmes et le docteur Watson !
Comment avez-vous traité les personnages de Mortimer et de Blake ?
Plutôt que de transformer, de moderniser ou de révolutionner la série, nous avons cherché à rétablir l’équilibre entre ses héros. Même chez Jacobs vers la fin, Blake a tendance à passer à l’arrière-plan, occulté par le plus truculent Mortimer. Nous nous sommes efforcés de leur redonner une importance équivalente.
Et de creuser le personnage d’Olrik. Au fond, ce n’est rien d’autre qu’un gangster qui rêve de devenir une sorte de super-vilain à la Dr No, mais n’y parvient jamais vraiment…
Back to top"Une hyper-réalité historique"
José-Louis Bocquet partage ses méthodes de travail adaptées à l'univers de Blake et Mortimer.
Quelle méthode de travail avez-vous adoptée avec votre coscénariste Jean-luc Fromental ?
Nous avons d’abord rédigé en quelques lignes un pitch de l’histoire, puis un synopsis, suivi d’un développement séquence par séquence, pour terminer par le découpage et le dialogue de chaque planche.
Comme dans l’audiovisuel, chaque étape était validée par l’éditeur avant de passer à la suivante, ce qui permettait d’intégrer les remarques au fur et à mesure. C’est une méthode simple qui permet de rassurer tout le monde : l’éditeur,
le dessinateur… et les scénaristes !
Comment définiriez-vous Huit heures à Berlin ?
Nous avons essayé de percuter une hyper-réalité historique avec l’hyper-fantaisie de l’imaginaire Jacobsien. Huit heures à Berlin est une histoire qui fait écho aux grands classiques de la littérature fantastique et à ceux de la littérature d’espionnage. Peut-être avons-nous cherché à mixer le Jules Verne de notre enfance avec le John le Carré de notre adolescence ?
Merci aux auteurs d'avoir pris le temps de répondre à nos quelques questions.
Retrouvez les nouvelles aventures de Blake et Mortimer, Huit heures à Berlin en librairie :
Bonne lecture !
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