Un nouvel écrin pour Djinn
La série la plus envoûtante de la bande dessinée franco-belge fête son 20ème anniversaire
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En 2001, le scénariste Jean Dufaux désirait promener son imaginaire dans un de ces lieux ouverts à tous les fantasmes : le mythique harem d'Istanbul. Il en ouvre alors les portes avec la complicité de la dessinatrice Ana Mirallès.
Vingt ans après cette rencontre, il est temps de lever le voile sur cette série envoûtante...
Le "djinn", c'est le pouvoir ésotérique et chamanique de l’érotisme qu’une femme fatale possède, et qui hypnotise les hommes qui la côtoient.
En ce début du XXe siècle, la jeune Kim Nelson part sur les traces de sa grand-mère, Jade.
Revivant d’étape en étape le destin de cette femme troublante, Kim connaîtra l’initiation qui la fera "djinn" à son tour. Un récit captivant qui nous transporte de Turquie en Afrique puis jusqu’aux Indes.
Back to topIstanbul, le commencement de Djinn
Pour le scénariste Jean Dufaux, la ville d'Istanbul présentait une culture d'une richesse exceptionnelle mais aussi une fracture : la fin du puissant Empire ottoman. Cette ambivalence se retrouvait dans un espace à la fois clos et ouvert à tous les fantasmes : le harem.
Mais en faire le cadre d'une bande dessinée, c'était risquer les clichés. Le choix d'une dessinatrice s'imposait : une sensibilité féminine permettrait de garder une certaine distance avec l'univers du harem et la sensualité qu'il dégage. Quand un heureux concours de circonstances le mit en contact avec la dessinatrice espagnole Ana Mirallès, Jean Dufaux sut d'emblée qu'elle serait la partenaire idéale.
Back to topDjinn, c’est d’abord une admiration que je portais à Ana Mirallès en raison de ses dessins colorés et exotiques. Je souhaitais collaborer avec elle pour travailler sur le thème du harem avec sa perception féminine pour aborder le sujet. Djinn a très vite exigé une écriture complexe, en raison de la dualité dans le temps. Vingt ans après, je suis toujours émerveillé par les dessins d’Ana.
Jean Dufaux
Trois terres pour une histoire
Dans le premier cycle, Jean Dufaux et Ana Mirallès nous entraînent dans une quête d'identité pleine d'aléas périlleux et qui se mue en une intrigante chasse au trésor.
Un récit où les pulsions inhibées de l'Angleterre victorienne se libèrent dans l'intimité sensuelle des harems de l'Empire Ottoman. Nous y plongeons dans les dangers et les voluptés de l'Orient actuel, coincé entre évolution et tradition.
Après ce premier cycle à Istanbul, les auteurs nous emmènent sur la piste des mystères de l'Afrique. Tous les ingrédients de l’aventure sont réunis : des tribus de farouches guerriers aux sorciers tout-puissants dotés de pouvoirs surnaturels, la légende éternelle de la terre africaine déploie son pouvoir de séduction.
Mais c’est aussi une Afrique malmenée par des années de colonisation qui redresse la tête dans ce nouveau cycle. Une Afrique décidée à chasser l’homme blanc bouffi d’orgueil d’une terre qu’il n’a que trop longtemps souillée…
Jean Dufaux et Ana Miralles changent enfin de décor et nous emporte pour le cycle indien, qui se déroule chronologiquement entre les cycles ottoman et africain.
Des palais luxuriants aux ambiances colorées et dorées, en passant par les quartiers indiens populaires, les auteurs proposent une réflexion sur les vertiges du temps et sur les jeux de miroir qui accompagnent toute vie et créent nos illusions.
Back to topLes héroïnes de Djinn
J’ai travaillé comme si je dirigeais un tournage. J’ai d’abord dessiné, dans le désordre, les scènes avec Kim, et ce, en fonction d’éléments tout à fait pratiques : ma documentation. Ensuite, je me suis plongée dans l’univers de Jade.
Ana Miralles
1912. Jade est une djinn, une déesse de l'amour capable d'anéantir tout ce qui l'entoure. En définitive, une méchante magnifique qui altère les sentiments et pousse ses victimes à l'étourderie et la confusion émotionnelle.
2000. Kim débarque à Istanbul sur les traces de sa grand-mère, une certaine Jade. La jeune femme est éprise de liberté et d'indépendance. Indépendance qui lui permet de bien identifier les manigances masculines qui se mettent en place autour d'elle... Mais son tempérament et son histoire sont ses meilleurs atouts pour se défendre.
"Tout part du corps, tout ramène au corps. Corps exposés dans les harems, corps déchirés sur les champs de bataille. Corps convoités, corps abandonnés ” écrivait le scénariste Jean Dufaux dans la préface du tome 1. Djinn, dessinée par Ana Mirallès est un hommage à la Femme. Ses corps de femmes aux lignes pures et légères dansent un fantastique ballet érotique qui peut transformer une “honnête” femme en experte de l’amour charnel. Ou le contraire. Car tout n’est que mirage…
De cette rencontre magique, de cette merveilleuse alchimie entre le scénariste Jean Dufaux et la dessinatrice Ana Mirallès, est née une saga mythique du 9ème Art.
(Re)plongez au cœur du monde ensorcelant des harems grâce à ce nouvel écrin de la série Djinn : nouvelles couvertures, plus grand format pour s'immerger plus profondément dans l'univers des djinns...
Bonne lecture !
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