Joann Sfar retourne à l'Heroïc Fantasy !
Reines & Dragons, un univers déjanté, réjouissant et vitaminé de Joann Sfar dans l’ambiance jeux de rôles et héroïne « badass ».
Table des matières
Bienvenue dans Reines et Dragons; le nouvel univers d'héroic-fantasy, créé par Joann Sfar, l'auteur du Chat du Rabbin et de Donjon !
La quête drôle et effrayante d’une ado téméraire, livrée à elle-même dans un monde peuplé de monstres : trolls, orques, dragon… une galerie de créatures fantastiques et sanguinaires vont être domptées bien malgré elles par cette ado rebelle et pleine de talents cachés !
Back to topPrincesse, Trolls et Dragon
« Si je m’en sors, je vais devenir une sacrée terreur. Ouais ! Et personne viendra plus me courir sur le haricot. » Ainsi pense la jeune princesse aux prises avec la horde de répugnants monstres sanguinaires qui viennent de tuer ses parents et s’en prennent à présent à elle. Grâce à quelques rudiments de capoeira et à l’aide du vieux magicien du château, elle s’en sortira et entamera une vie d’errance avec pour seul bien un drôle d’engin hérité de ses parents : une bicyclette ! Pas très utile dans ce monde sauvage et hostile…
Mais voilà que, quand elle actionne la sonnette, un dragon apparaît, rouge, énorme et crachant comme il se doit de quoi cramer sur pied tous les méchants. Évidemment, les choses deviennent plus faciles !
Back to topL'Heroic Fantasy de Sfar
De l’action, de l’humour, des orques, des forêts, des mages et un dragon… Et au milieu de tout ça, une jeune princesse badass aux cheveux bleus, bien décidée à s’inventer un destin.
Grand amateur d’heroic fantasy et de jeux de rôles, Joann Sfar a mis tout ce qu’il aimait dans ces cinquante-quatre pages survitaminées et éclatantes de couleurs ! Et comme il a la jubilation généreuse, « Flapou ! Pouflap ! (font les ailes du dragon) », il invite petits et grands à le suivre pour un festival de massacres sanguinolents et de punchlines assassines.
Toute résonance avec notre monde contemporain n’étant ab-solument pas fortuite, cette aventure menée tambour battant prend aussi des accents de fable politique pour aborder la question des usages légitimes de la force dans nos sociétés, notamment dans le cas des violences faites aux femmes.
5 questions à Joann Sfar
L'auteur du Chat du Rabbin nous explique son retour à l'heroic fantasy.
Qu’est-ce qui a motivé ce retour vers l’heroic fantasy, genre dans lequel vous continuez par ailleurs la série Donjon ?
Joann Sfar : D’abord Donjon, ce n’est pas moi qui le fais : on est tellement ensemble avec Lewis Trondheim, et depuis si longtemps, que c’est presque un auteur à part qui signe les albums, un « nous » qui nous dépasse lui et moi. Par ailleurs, dans Donjon, on a procédé « à la Tolkien », en créant d’abord un monde cohérent, régi par des règles, dans lequel on a ensuite mis des personnages.
Le seul mot d'ordre : le Plaisir !
Joann Sfar
Dans Reines et Dragons, au contraire, c’est le personnage qui prime. C’est à travers ses yeux, ses réflexions et ses émotions que l’on découvre ce qui l’entoure. En ce sens, je suis plus proche d’auteurs que j’ai adorés dans ma jeunesse comme Robert E. Howard, Jack Vance ou Fritz Leiber. Dans leurs livres, moins pompeux que certains romans d’heroic fantasy très structurés, il y avait entre deux scènes de massacre une forme de légèreté, voire d’humour. Je voulais retrouver cela, avec un mot d’ordre : le plaisir !
Par quoi passe ce plaisir ?
Joann Sfar : D’abord par le format de l’album classique (une cinquantaine de pages, cartonné, en couleurs), dont on dit parfois qu’il est dépassé mais qui m’évoque mes plus beaux souvenirs de lecture. Je tenais beaucoup à faire une histoire complète, qu’on peut lire en famille. Le plaisir passe aussi par le dessin, puisque j’ai travaillé sur des planches d’un format plus grand que d’habitude et que je n’aime rien tant que dessiner des monstres.
Est-ce que la mise en couleurs inhabituelle, assez spectaculaire, participe aussi de ce plaisir ?
Joann Sfar : Tout à fait ! C’est Christophe Araldi qui a fait ce travail superbe ! Quand les gens pensent à mes dessins, c’est en général avec les couleurs de Brigitte Findakly, dont le style inimitable est devenu caractéristique de mes livres. Christophe a une autre approche, beaucoup plus picturale, avec des ombres ou des halos lumineux, des volumes, des textures… Son travail me rappelle l’époque où je peignais mes figurines de jeux de rôles. C’était vraiment une ambiance et une esthétique dont je voulais me rapprocher.
Du jeu de rôles, vous conservez aussi une grande liberté dans la façon dont est menée l’intrigue. Est-ce que cela va jusqu’à l’improvisation ?
Joann Sfar : Non, il n’y a pas d’improvisation. Mais oui, j’ai voulu retrouver cette sensation de fragilité excitante du jeu de rôles où, en une phrase, un joueur peut mettre par terre tout le projet. J’adore cette liberté qui est laissée aux personnages.
Pouvez-vous nous présenter un peu votre héroïne ?
Joann Sfar : Je l’aime beaucoup. Elle a eu une éducation très belle et joyeuse, mais parfaitement inadaptée au monde qui l’entoure. Quand ses parents meurent et que son château est détruit, elle hérite d’une bicyclette. Évidemment, elle ne sait pas qu’en faire mais c’est son héri-tage. Alors même si ça peut sembler absurde, elle la trimballe. Est-ce que ce n’est pas un peu ce qu’on fait tous, se trimballer des héritages inutiles et inadaptés au monde dans lequel on vit ?
Avec vous, les questionnements philosophiques et politiques, qu’ils soient collectifs ou intimes, ne sont jamais loin…
Joann Sfar : C’est ma façon de faire ! Cette histoire est née il y a trois ans quand mon épouse a été victime d’une agression. À quoi servent l’éducation et les idéaux de paix face à une telle violence ? On aimerait tous croire Rousseau quand il dit que l’être humain est naturellement bon et que l’éducation peut favoriser la paix. Mais malheureusement, il semble bien que ce soit Hobbes qui a raison : la violence est là, parmi nous et en nous. Alors que fait-on dans cet état de guerre de tous contre tous ?
Est-ce que c’est un album pour les enfants ? Permettez-moi de vous répondre en citant Georges Wolinski : « Le plus grand bonheur dans la vie, c’est de dire des conneries avec des gens intelligents. »
J’y souscris complètement, convaincu que l’intelligence n’est pas une question d’âge. De toute façon, j’écris de la même façon pour les petits et les grands, sauf que quand c’est pour les enfants je ne mets pas de sexe. C’est le cas dans cet album. Il y a bien des massacres sanglants d’orques et de trolls, mais on sait tous que ça n’effraie personne. Donc oui, c’est bien pour les enfants… entre autres !
Back to topUn peu de lecture
Découvrez Reines et dragons en librairie et sur 9ème Store. En voici les premières pages :
Bonne lecture !
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