#INTERVIEW Renaissance : une grande odyssée d'anticipation !
Emem, le dessinateur de Renaissance, nous éclaire sur les débuts de cette série évènement. Bienvenue dans un avenir peut-être pas si lointain...
Table des matières
Suite et fin du second cycle de cette grande odyssée d’anticipation pour la survie de la Terre, avec le 1er héros extraterrestre du 9e Art !
Back to topRenaissance : une fable sur la nature humaine
Saga fascinante et inquiétante imaginée par Fred Blanchard et Fred Duval, et remarquablement illustrée par Emem, Renaissance renouvelle l’univers de la science-fiction en bande dessinée. Alors que la conclusion de cette saga Les Ouröböros sort en librairie, le deuxième tome du cycle 2, sort en librairie, Emem nous explique les débuts de cette série.
Back to topEMEM : "La SF est mon domaine de prédilection"
Depuis une vingtaine d’années, Mathieu Ménage alias EMEM a story-boardé ou dessiné plus de 20 albums. Avec un goût prononcé pour le registre SF, et un style qui puise à la fois dans le franco-belge et le comics.
Renaissance lorgne par moments du côté des grands classiques hollywoodiens de la science-fiction, et à d’autres vers un registre plus décalé et une démarche d’auteur. Le projet semblait donc taillé pour lui ! Avec ses vieilles connaissances au scénario et au design, Fred Duval et Fred Blanchard, Emem nous explique les débuts de cette fable sur la nature humaine.
Comment a débuté l’aventure Renaissance ?
Emem : C’est un projet que l’on mûrissait depuis un moment avec Fred Duval. Nous travaillons ensemble depuis 10 ans, notamment sur Carmen Mc Callum, et avions envie de développer autre chose. Lorsque Carmen est arrivé à une fin de cycle, nous avons eu enfin le temps de concrétiser l’idée de cette nouvelle série, en collaboration avec Fred Blanchard qui s’est chargé d’une grande partie des designs.
C’est une nouvelle fois pour vous un univers de science-fiction. Mais avec un point de vue totalement original…
Emem : C’est vrai que, même si j’ai touché à d’autres genres (Histoire, uchronie…), la SF reste mon domaine de prédilection. Et avec Renaissance, Fred s’est amusé à renverser complètement la perspective habituelle.
C’est l’histoire d’une invasion extraterrestre, vue en grande partie par les yeux des aliens : on débarque avec eux sur une Terre qui leur est complètement inconnue et exotique. Nous-mêmes, en tant que lecteurs, avons bien quelques repères, mais il semble s’être passé sur notre planète des évènements qui nous échappent…
Autre inversion par rapport aux « standards » de la SF : les extraterrestres ne sont pas ici des agresseurs. Plutôt les « casques bleus » d’une sorte d’ONU interplanétaire, venus sauver les hommes de leur propre destruction.
Les « bons » aliens ne sont pourtant pas si irréprochables que cela…
Emem : Non, pour certains d’entre eux, les humains sont une sorte de sous-espèce qui a mené la Terre à sa ruine. En dessinant le tome 1, j’avais souvent en tête le film Green Zone avec Matt Damon, qui se déroule durant l’invasion américaine en Irak. Même avec les meilleures intentions du monde, une intervention militaire reste une épreuve de force.
Malgré tout, nos deux héros aliens (Swänn et son épouse Sätie) et les deux humaines à qui ils se confrontent, Liz la Texanne et Hélène la Parisienne, sont des personnages « positifs ».
Une Terre bien différente de celle qu’on connaît, une civilisation extra-terrestre…
Ce n’est pas un peu vertigineux de s’attaquer à la création d’un univers complet ?
Emem : Si ! Et non. Seul, cela m’aurait semblé énorme de devoir gérer tout cela. Mais heureusement, Frédéric Blanchard était présent dès le début. Parmi ses nombreux talents, Fred a celui d’être capable de définir une ligne, une identité visuelle.
Pour Renaissance, il s’est notamment chargé de créer toute la « grammaire » visuelle de cette civilisation extra-terrestre : faune, flore, personnages, architecture, véhicules...
Il est allé jusqu’à m’envoyer des sculptures des forestiers et autres « envahisseurs ». Je dois dire que cela m’a offert un certain confort ! Je n’avais « plus qu’à » adapter ses designs à mon trait, à conjuguer, finalement, sa grammaire. La réalisation du premier tome m’a quand même demandé 18 mois.
Vous êtes-vous aussi inspiré d’autres artistes ?
Emem : Je m’inspire de beaucoup de choses, de photos, d’ambiance… Mais pas de BD, en tous cas j’essaie ! Quand je dessine un album, je ferme les écoutilles, je ne peux pas travailler avec ce que font d’autres dessinateurs sous le nez. Ça ne m’empêche pas, bien sûr, de m’intéresser à la façon dont mes collègues (ou les grands anciens) construisent et rythment leurs planches.
Pour corser un peu le tout, vous avez aussi décidé de changer votre façon de dessiner pour cette série…
Emem : Sur mes cinq derniers albums, je dessinais intégralement en numérique, sur une grande tablette graphique, directement avec un logiciel. C’est très bien car cela offre une certaine sécurité, mais j’avais envie de retrouver le papier.
Pour Renaissance, j’ai « mixé » les deux techniques. Les crayonnés préparatoires ont été faits sur tablette, je les ai imprimés ensuite avec un léger bleu, et je les ai encrés sur papier. Cela m’a permis de retrouver une certaine spontanéité, le trait est plus vivant et moins froid. L’un des défauts du numérique (pour moi en tous cas) c’est qu’on finit par ne plus « lâcher » ses planches. Il y a toujours un détail à retravailler, à ajouter… C’est sans fin.
Le premier cycle a ouvert énormément de pistes et d’interrogations… Un indice sur la façon dont va progresser l’intrigue ?
Emem : C’est vrai qu’on se pose beaucoup de questions sur les raisons qui ont conduit notre planète à cette situation, sur l’origine de la mystérieuse épidémie qui décime les humains…
Une fable pertinente sur la nature humaine.
Le Parisien Week-end
Fred Duval me donne le scénario des prochaines pages à story-boarder bien sûr, ensuite je n’ai qu’un vague canevas. Il est un peu cachottier… ou il se garde la liberté de changer de direction jusqu’au dernier moment. Je préfère en fait : si j’avais le synopsis un ou deux ans à l’avance, je risquerais de m’émousser. Tandis qu’avec cette organisation, je suis le premier lecteur de Renaissance, et je conserve cette fraîcheur.
Une superbe série d’anticipation.
France 3
Merci à Emem pour toutes les réponses sur la série Renaissance !
Back to topEn librairie
Retrouvez la saga Renaissance de Fred Duval, Fred Blanchard et EMEM en librairie et sur 9ème Store :
Bonne lecture !
Back to topNexus VI
Nexus VI a également fait une brillante analyse de la série que vous pouvez retrouver ici :
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