Florence Cestac : une vie d'artiste
Florence Cestac explore avec tendresse et humour une nouvelle face de la comédie de sa vie !
Dans cette autobiographie, Florence raconte son père, homme d'une époque - avant 1968 - et d'un milieu - la petite bourgeoisie de province -, et leurs relations tumultueuses. Entre une fille déjà artiste et rebelle à toute forme d'autorité, et un père colérique, pour qui dire "je t'aime" est un signe de faiblesse, la vie n'a pas toujours été un long fleuve tranquille.
Retour sur un album et une vie féministes, pleins d'humour, de clashs et d'amour ! Un papa, une maman, une famille formidable (la mienne!) est un futur classique de Florence Cestac !
Peu avant la guerre, Camille sort de « derrière le cul de ses vaches », comme dit sa belle-mère, pour épouser un fils de la petite bourgeoisie provinciale. Lequel époux, dès la première case du récit, proclame haut et fort : "Si je me suis marié, c'est pour me faire servir !"
Le papa est une sorte de tyran domestique. La maman est une femme sans travail, sans argent autre que celui que lui distribue généreusement le "chef de famille" chaque semaine. Une femme piégée, soumise, mais, heureusement, une femme lumineuse qui arrive à arracher, pour elle et ses trois enfants, de grands moments de bonheur. L’une de ces enfants est Florence Cestac.
J’ai un peu ramé pour trouver la manière de raconter mon père. Dire le plus légèrement possible que je me pissais dessus de trouille quand il hurlait − c’est-à-dire tout le temps. Et puis, j’étais toujours trop con pour qu’il m’apprenne quelque chose, il ne m’a donc jamais rien appris. D’où, peut-être, mon manque de confiance en moi.
Florence Cestac
Dans cette autobiographie, il y a l’histoire de Florence (on y retrouve en passant les traces de certains de ses albums − Le Démon de midi ou La Véritable Histoire de Futuropolis). Et il y a la « grande » Histoire : les ruines d’après-guerre, les fameuses Trente Glorieuses, la découverte du Formica et des gadgets en tout genre (caméra, transistor, bagnoles), et le début de la consommation de masse.
Il y a le patriarcat typique de l’époque et le caractère très particulier du père : dominateur, colérique, réticent à toute forme de compliment, humiliant constamment sa femme, hurlant parce qu’il y a trop de vinaigre dans la salade − il rechignera jusqu’au bout à se montrer un tant soit peu sympathique. Sauf, à la fin, avec trois mots qui feront sangloter l’héroïne, toujours en quête d’amour paternel.
Charmeur à l’extérieur et odieux à la maison. Jamais une marque d’affection, jamais un mot gentil, il était perpétuellement cassant, humiliant.
Florence Cestac
Interview de Florence Cestac par Stéphane Bern (RTL mai 2013)
D’où notre admiration pour les deux femmes du récit − la maman, résistante discrète, et, surtout, Florence, résistante plus « voyante », qui s’en sortira en cultivant la débrouille, la joie de vivre, la création et, bien sûr, cet humour de sauvetage qu’elle exerce avec virtuosité.
L’humour, la gaieté, je les tiens plutôt de ma mère. Elle savait tout faire de ses mains. À part l’électricité, la plomberie et la mécanique, elle m’a tout appris : cuisine, couture, tapisserie, décoration, bricolage, peinture, encadrement, élevage d’animaux... Tout pour faire de moi une parfaite ménagère, quoi !
Florence Cestac
Inutile de dire que mon père ne m’a montré aucune marque d’estime pour mes « exploits », dont le Grand Prix d’Angoulême.
Florence Cestac
Pour vous faire patienter jusqu'à votre visite en librairie, nous vous offrons les premières planches :