Pellerin
Dessin
Patrice Pellerin naît à Brest le 2 novembre 1955. Enfant, fils d'un préfet qui ne reste jamais longtemps au même endroit, il séjourne dans vingt-deux villes et passe trois ans à Madagascar. C'est Pierre Joubert, illustrateur de renom, notamment connu pour son travail sur les couvertures de la collection "Signes de piste", qui lui apprend le métier ; il va jusqu'à accueillir son élève chez lui pendant dix ans. Le maître est bon, l'élève est doué, et, rapidement, Patrice Pellerin réalise des travaux pour les éditions Ouest-France et... la collection "Signes de piste" !
Son talent d'illustrateur est très vite reconnu. Il travaille ensuite pour Hachette, où il conçoit l'iconographie et les coloriages d'ouvrages à vocation historique, comme "La Vie privée à l'abri des châteaux du Moyen Âge" (avec Régine Pernoud), "Charlemagne", "Les Hébreux", "Ben-Hur", L'Armement du chevalier", "Les Grands Personnages de l'Histoire", etc. Il anime "Toukoune et Dijou, deux enfants du Sahel", pour Jeunes Années Magazine, et, dans le même temps, réalise des dessins pour de nombreux livres scolaires.
Ce n'est qu'en 1982 qu'il décide de s'orienter véritablement vers la bande dessinée. Lors de la visite d'une exposition, il rencontre Régis Loisel, Michel Rouge et Jean Giraud. Ce dernier l'adresse à Jean-Michel Charlier, qui, après la mort de Jijé, cherche alors un repreneur pour "Barbe-Rouge". Le style résolument réaliste de Pellerin séduit immédiatement le scénariste, au point qu'il décide non pas de lui confier la suite de l'histoire en cours (qu'il donnera à Christian Gaty), mais de lui écrire deux épisodes inédits, en parallèle à la série principale : "Trafiquants de bois d'ébène" (Novedi, 1983), puis "Les Révoltés de la Jamaïque", qui sera prépublié dans ‘Moustique Junior' en 1987 et 1988. Dans le même temps, Patrice Pellerin s'initie à l'écriture de scénarios. En 1985, il s'associe avec le dessinateur Jean-Charles Kraehn et
commence "Les aigles décapitées" (Glénat), dont il conçoit les trois premiers épisodes
Après le décès de Jean-Michel Charlier, en 1989, Patrice Pellerin est considéré par beaucoup comme le repreneur "naturel" de "Barbe-Rouge". Avec la bénédiction de la famille Charlier, il se lance en solo dans la réalisation d'un nouveau tome. Mais les batailles éditoriales autour de la succession de l'immense scénariste font rage, et Pellerin préfère abandonner après avoir commencé à dessiner une dizaine de pages. Le travail n'est pas perdu : il reprend les grands axe de l'histoire, change le nom et le physique des personnages, et imagine Yann de Kermeur, alias l'Épervier. Le premier tome de la série éponyme, après une prépublication dans ‘Spirou', sort en 1994, chez Dupuis (collection "Repérage") ; la série s'installera chez Soleil (collection "Quadrant") à partir du tome 7.
"L'Épervier" est un succès qui installe définitivement Patrice Pellerin comme un des maîtres du dessin réaliste et du scénario d'aventures. Ses récits témoignent d'une imagination fertile, qui, toujours s'appuie sur une documentation sans faille, un goût pour les récits feuilletonesques à la Alexandre Dumas, Michel Zévaco ou... Jean-Michel Charlier, dont il partage le sens du rythme, du rebondissement et du suspens.