Une Histoire du Velvet Underground
Formation, membres, influences : (re)découvrez le plus culte des groupes de rock !
En 1964, rien ne laisse présager que la rencontre entre un jeune poète new-yorkais accro aux médicaments, Lou Reed, et un Gallois pédant et multi-instrumentiste, John Cale, allait aboutir à la création du groupe de rock le plus scandaleux et décadent de son époque, produit par Andy Warhol !
Retour sur le groupe de rock qui a chamboulé tous les codes musicaux, artistiques, culturels et influencé des générations de musiciens.
Lewis Alan Reed, dit Lou Reed, est né à Brooklyn en 1942. Après un traitement aux électrochocs pour guérir « ses tendances » (comprenez son homosexualité, sic), il veut fuir ses parents et qu’on l’appelle Lou. Bref, il décide de partir pour New-York.
Compositeur, parolier, guitariste et chanteur du groupe, Lou n’est pas un tendre…
Personne dans le monde de la musique n’a rien fait qui ressemble un tant soit peu à du rock authentique, à part nous.
Lou Reed
En 1964, Il rencontre John Cale.
John Cale, né en 1942 au Pays De Galles, est venu aux États-Unis pour jouer de la musique concrète, il veut inventer un rock « radicalement différent ». Il a fait le conservatoire et maîtrise la basse et le violon alto « comme un dieu ».
De cette rencontre, va naître le Velvet Underground.
On a montré que le rock pouvait parler de la vie quotidienne, de nos émotions brutes… que les paroles d’une chanson pouvaient être de la poésie ! Grâce à nous, le rock est devenu malsain ! C’était plus seulement l’amour et les filles, mais aussi le sexe déviant, la mort, la défonce… la vraie vie, quoi !
John Cale
Pour accompagner ce duo de choc, Sterling Morrison, dit Sterl’, guitariste new-yorkais qui a étudié la littérature à la fac avec Lou, vient compléter les « cordes » du groupe.
À la fin du Velvet, Sterl’ reprendra ses études pour devenir enseignant en littérature médiévale… Comme quoi le rock mène à tout.
Et puis, pas de rock sans batteur… Angus MacLise, le voisin de Lou et John à New-York sera le premier batteur. C’est lui qui a proposé le nom du groupe suite à la découverte d’un bouquin intitulé The Velvet Undergound, parlant de sadomasochisme…
Mais MacLise se fait virer par Lou, et c’est désormais Moe Tucker qui assurera les percussions !
Maureen Tucker, dite Moe, sera la « batteuse » du Velvet. Elle joue debout, la grosse caisse retournée, n’utilise pas de cymbale et tape avec des maillets pour donner un son africain. C’est ça, le rythme du Velvet.
On jouait ensemble dans un appartement à trente dollars par mois, on n’avait pas un rond et on faisait des dons du sang pour se faire offrir un petit déjeuner.
Lou Reed
En 1965, le groupe sera pris en main par Andy Warhol qui s’improvisera manager sans rien connaître à la musique.
Mais qu’est-ce qu’on fout là, bordel ?
Moe Tucker
Fondateur de la Factory, Andy Warhol donnera un coup d’accélérateur à la carrière de ses « chouchous ».
On lui doit notamment la célèbre pochette à la banane et son sticker détachable ! Une fois « pelé », l’autocollant dévoilait une banane rose, symbole explicitement phallique en cette période de liberté sexuelle…
J’aime vraiment beaucoup Andy, à tous les niveaux et dans tous les sens du terme. Travailler avec lui, c’était vraiment fantastique
Lou Reed
Surnommé « Drella » (contraction de Cinderella – Cendrillon – et Dracula), le charismatique manager imposera également au groupe sa « chouchou Number One », Nico.
Mannequin allemande, Nico fait quelques apparitions dans des films, notamment La Dolce Vita de Fellini, et s’obstine à vouloir devenir une star. Elle chantera en alternance avec Lou sur l’album devenu culte The Velvet Underground and Nico, puis quittera le groupe, victime collatérale des dissensions entre Lou Reed et Warhol…
Entre conflits d’ego, séparations douloureuses, manque de reconnaissance et conflits managériaux, le Velvet a connu le parcours du combattant classique de bon nombre de groupes de rock de son époque.
La première fois que je les ai entendus, je me suis dit « mais comment peut-on faire un disque avec un son aussi merdique ». Et puis, j’ai compris qu’ils étaient géniaux parce qu’ils n’en n’avaient rien à foutre et que même s’ils ne savaient pas jouer, ils faisaient quand même de l’excellente musique !
Iggy Pop
Aujourd’hui, il nous reste leur musique… et l’album réjouissant de Prosperi Buri, Une histoire du Velvet Underground qui, avec son humour caustique et acide, s’amuse à décrire ces années de bruits et de fureur, dans lesquelles l’héroïne… est une héroïne à part entière !
Nous avons le plaisir de vous en offrir quelques pages !
Bonne lecture !