L'Oasis, une BD pour renouer avec la Nature

Découvrez comment Simon Hureau s'est lancé dans la permaculture et a ramené la biodiversité dans son jardin !

Bonus : construire une niche à oiseaux.

Simon Hureau

L'Oasis, une BD pour renouer avec la Nature

          Pour moi, un jardin c’est une question d’équilibre entre le « pour et par l’homme » et le « pour et par la nature » Difficile d’être plus précis, ça se ressent. Instinctivement. Le bon dosage. Chacun son curseur, sans doute ; le mien inclut la vie animale, la microfaune, les bourdonnants, les rampants, les emplumés, les stridulants, une pincée de fleurs sauvage, aussi, une proportion satisfaisante d’espèces locales, des recoins touffus, un peu de mystère caché, du rythme, de la densité et des respirations... Et tant d’autres choses !

Le jardin de Simon Hureau

          J’imagine qu'il y autant de jardins que de jardiniers, et aucun doute que d’autres préféreront l'option pelouse/ géraniums/ thuyas. Il est clair que ça simplifie la vie. Mais un tel jardin, réduit à ses fonctionnalités, ne contiendra jamais aucune autre vie que la sienne propre, et personnellement, je m’y ennuierais mortellement.

Un jardin digne de ce nom, à mon sens, doit regorger de toute la vie qu’il est en capacité d’accueillir.

          Un jardin doit-il être un simple prolongement aseptisé de son chez-soi à l’extérieur ? Ou au contraire une entrée dans un monde naturel, qu’on aura fait sien en le domestiquant partiellement ? Cette vie du dehors, n’en sommes-nous pas un élément ? Doit-on nécessairement nous concevoir comme extérieurs à la nature, ainsi que l’on veut à tout prix nous le faire avaler ? J’aime voir des cétoines dans les roses, des chrysomèles sur la menthe, avoir des martinets dans le toit de ma cuisine, des grenouilles dans la mare, des lombrics dans la terre de mon jardin, et des oiseaux dans le ciel ! Un jardin, je vois ça comme un partage. Si j’en éradique toute créature non-homologuée par le catalogue des gentilles bébêtes que l’on nous apprend à aimer dès l’enfance (coccinelle, papillon, libellule…), ce n’est plus un lieu d’équilibre, il n’y a plus d’écosystème. Un tel jardin ne fonctionnera plus que sous la perfusion de ses anti-limaces, anti-pucerons, herbicides, engrais, insecticides, anti-fourmis, etc...

Clairon des Ruches

          Quand nous avons pris possession de cette maison et de ses travaux, le jardin n’était qu’une surface, la diversité végétale se comptait sur les doigts d’une paire de mains, et la faune sur ceux d’une autre paire de mains, ça n’allait pas loin. C’était pauvre, donc triste. Et d’un ennui profond. Je vois la beauté d’un jardin comme un corollaire de sa complexité. De la complexité émergera la richesse, et de la richesse sa beauté et son intérêt.

Premier jardin, le début

          J’ai envie d’une terre de découverte, d’exploration ! J’attends du jardin qu’il me surprenne, m’épate ! Et m’apprenne constamment de nouvelles choses. Une pelouse et ses thuyas n’apprendra jamais rien à personne. Quant à éblouir quelqu’un ou à l’épater... Laisser venir mais choisir. Laisser pousser mais tailler et composer. Favoriser ce qui attire les insectes, les fleurs mellifères ; se réjouir de voir les coquelicots apparaître d’eux-même, l’orchis bous, venu de je ne sais où, oublier les catégories - ornementale, mauvaise herbe - et suivre son goût, son instinct, essayer, se tromper, expérimenter, arroser, bouturer, arracher, composter, pailler, déplacer, découvrir, chercher les noms de ce que l’on ne connaît pas, se documenter…

Sans sortir de chez soi, c’est un univers entier qui s’offre à notre connaissance, et plus le temps passe, plus je réalise à quel point je n’en verrai jamais le bout !

Je dois ne connaître que 5 ou 6 araignées par leur petit nom, alors que j’en observe plusieurs dizaines d’espèces !

Extrait de la BD L'Oasis de Simon Hureau

          Pourtant, on parle bien de 1000 m2 seulement. Dans si petit, on peut donc faire tenir un monde ! Mais c’est un choix, car aussi bien, on peut tout recouvrir d’une terrasse carrelée. Un monde infini ou une superficie stérile. C’est comme on veut.

          Restaurer la biodiversité est donc accessible à chacun ? Tiens, c’est curieux, personne ne me l’avait jamais dit ça… On en parle, pourtant, de la dramatique érosion des effectifs de la faune sauvage, et de la chute de la biodiversité un peu partout…

Premier jardin, 10 ans plus tard

          Bon, il est clair qu’à l’échelle de l’environnement tout entier, ce que chacun peut faire chez soi ne relèvera jamais plus que de la goutte d’eau du colibri dans la parabole chère à Pierre Rabhi, mais si chacun s’y met, ma foi… Ça peut faire beaucoup de colibris. Impossible, pourtant, que je sois tout seul à me réjouir de voir chez moi le chardonneret élégant, le machaon, la belle dame, le rougequeue à front blanc, le vulcain, la mésange à longue queue, le petit capricorne, le grand paon de nuit, la mouche d’Espagne, la mante religieuse, l’épeire fasciée, le citron, le diable, l’hoplie bleue et tous les autres !

Simon Hureau, auteur de L'Oasis

Bonus : la niche à oiseaux

Pour en savoir plus sur cet album, lisez l'article de Rustica "L'Oasis, une BD sur le jardin et la biodiversité, par Simon Hureau"

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