Libre à jamais
Premier titre de la collection signé Marvano et Haldeman, déjà connus grâce l’adaptation en BD du fameux roman La Guerre éternelle qui révéla cet auteur. Rencontre… Ex du Vietnam, marqué à vie, il projette son imagination au-delà des souvenirs lancinants. Stephen King, qui sait de quoi il parle, dit de lui : “S’il existait un Fort Knox2 des auteurs de science-fiction qui comptent vraiment, nous devrions forcément y mettre Haldeman”. Son roman, La Guerre éternelle a décroché le prix Hugo 1976, à la fois le Pulitzer et le Goncourt de la S.-F. Coup d’éclat et de maître dans la nouvelle collection “Fictions”, Libre à Jamais prend le relais de la trilogie d’Aldebaran3, adaptée par le Belge Marvano pour Dupuis. C’est dire que nos yeux s’émerveillent à nouveau dans le cinémascope intersidéral, traversé par des êtres sans foi ni loi, sans passé et sans avenir. Mais leur présent leur ôte le goût d’aller voir ce qui leur arrivera et les condamne à ne plus revenir à leur point de départ. Les Terriens ont réussi à jouer avec le temps, et le temps, c’est de l’argent pour fabriquer de nouvelles armes. Guerre éternelle entre les Hommes et les Taurans. Taurans ? Parce que les Terriens les ont rencontrés aux marges de la constellation du Taurus. “La guerre au front de taureau”, disait Aragon.
Conversation express avec Haldeman où les questions répondent aux questions.
Vous êtes définitivement pessimiste sur l’avenir de l’homme ?
J. H : Vous voyez de bonnes raisons d’être optimiste ?
L’homme est un être de guerre ?
J. H : Pourrait-il en aller autrement ?
Cette conception du monde est-elle née au Vietnam ?
J. H : Vous ne pensez pas qu’une telle expérience vous laisse de glace jusqu’à la fin de vos jours ?
Apprendra-t-on un jour d’où viennent
J. H : Sait-on jamais ?
Pas de projet ciné La Guerre éternelle ?
J. H : Le cinéma, c’est le monde des projets. Cela met un temps fou à se concrétiser, car je ne veux pas non plus que l’on fasse n’importe quoi. On peut toujours espérer ?
Quel effet cela vous fait, l’opinion de Stephen King à votre sujet ?
J. H : Vous me croiriez si je vous disais que je ne me sens pas infiniment flatté ?
Voir la suite de La Guerre éternelle en bande dessinée chez un éditeur qui croit en vous, cela doit vous réjouir ?
J. H : C’est vraiment une joie sans cesse renouvelée de voir des textes lus par quelqu’un d’autre, qui prend la peine de recréer des personnages, des situations, des engins, des mondes et de les visualiser. Travailler avec Marvano, c’est construire sa maison en compagnie de son frère. Non ?
1. éd. J’ai Lu.
2. Fort Knox, réserve d’or nationale des Etats-Unis.
3. Nom d’une étoile qui inspira aussi Leo avec sa série Les Mondes d’Aldébaran.