L'Art de Jean-Claude Mézières

Dès son plus jeune âge, Jean-Claude Mézières comprend qu'il deviendra dessinateur. Précoce, doué et volontaire, il publie à  l'âge de 12 ans son premier dessin.

Un passage aux Arts Appliqués, des amitiés inusables avec Jean Giraud et Pierre Christin, des voyages dans l'Ouest américain qui vont marquer sa vie, une collaboration durable au magazine Pilote et la création avec Pierre Christin de la série Valérian et Laureline qui a révolutionné la SF...

le jeune homme de désormais 83 ans n'a jamais cessé d'explorer le dessin, sous toutes ses formes, avec une exigence absolue.

"Jean-Claude recommence un nombre incalculable de fois par rapport aux autres dessinateurs, des images, voire des planches entières, voire des séquence entières. C'est sa manière de faire, tant que lui ne s'auto-valide pas sur une case ou une planche, de faite elle reste à l'état virtuel." Pierre Christin.

Grand Prix du Festival d'Angoulême de 1984, lauréat de bien d'autres distinctions internationales, reconnu par ses pairs comme un maître absolu du dessin et de la narration, Jean-Claude Mézières multiplie les collaborations avec le monde du cinéma avec, en point d'orgue, l'adaptation de Valérian par Luc Besson.

Moi, je suis pas fiérot de mes dessins, j'ai du mal, y'a cet espace d'angoisse et je suis comme un acteur, je suis traqueur.  En faisant du dessin, j'ai le traque. Jean-Claude Mézières

Cinq questions à Jean-Claude Mézières :

Comment est né L’Art de Mézières ?

Jean-Claude Mézières : Je suis allé farfouiller au fin fond de mes malles pour en remonter de vieux dessins. J’ai retrouvé des images que je n’avais pas vraiment regardées depuis leur création, ainsi que des dessins jamais vus, anciens et malhabiles.

Une partie du livre est consacrée à Valérian et Laureline

Jean-Claude Mézières : Le but était de redécouvrir la série sous un angle différent. Les directeurs artistiques de Dargaud voulaient publier un « beau livre » qui présente des cases dans un format inédit ou des détails de planches, afin de porter un nouveau regard sur la saga.

L’Art de Mézières est une sorte de bilan ?

Jean-Claude Mézières : Oui, on pourrait le résumer de cette manière, on fait le ménage et on s’en va ! Il s’agit bien évidemment de mon ultime livre. À 83 ans, il vaut mieux fermer la porte et se retirer sans faire trop de bruit...

Quelle a été la meilleure décision de votre carrière ?

Jean-Claude Mézières : Avoir eu le courage de dire que je ne voulais plus dessiner des scénarios à la petite semaine dans Pilote et que je souhaitais me lancer dans un projet personnel et ambitieux. L’idée que nous avons eue avec Pierre Christin, qui s’est improvisé scénariste et qui n’avait presque jamais écrit une page de scénario, c’était de faire de la science-fiction, à une époque où elle ne faisait pas partie du paysage de la bande dessinée en France. La «SF», pas encore populaire, était même souvent méprisée.

Vous avez redécouvert votre travail ?

Jean-Claude Mézières : Non, mais ça m’a amusé de relire Tintin en Californie, un plagiat que j’avais dessiné quand j’avais 12 ans. J’avais fait « mon Tintin à moi », sans aucune honte, et il traduisait mon amour spontané de la « Ligne claire ».

Prolongez la découverte du travail de ce grand auteur, grâce à L'Art de Jean-Claude Mézières mettant en avant pas seulement l'oeuvre de cet artiste mais une vie consacrée au dessin :

Bonne lecture !