#Interview : Diane Kurys nous parle de l'adaptation de Diabolo Menthe
Le premier teen movie français, totalement culte, adapté avec grâce par la réalisatrice elle-même, Diane Kurys !
Paris, septembre 1963. Au lycée Jules-Ferry, c’est l’effervescence de la rentrée des classes. Anne, 13 ans, entre en quatrième. Sa sœur aînée, Frédérique, passe en seconde. Bientôt, la routine du quotidien s’installe, entre les cours plus ou moins barbants, les rapports plus ou moins faciles avec les profs et la vie de tous les jours avec les copines.
C’est l’âge des premières boums, des premiers flirts avec les garçons et de l’apprentissage de son corps. Mais aussi, pour certaines, de la découverte de la politique, dans une France à la veille du grand chamboulement de Mai 68, qui fait encore peser une chape de plomb sur la jeunesse en butte à l’autorité parentale comme à celle des enseignants…
Quarante-cinq ans après la sortie du film, une bande dessinée redonne vie à Anne et Frédérique, les deux héroïnes de Diabolo Menthe.
Le dessin de Cathy Karsenty, pétri de fraîcheur et de modernité, tout en élégance et en légèreté, colle à merveille à l’esprit de Diabolo menthe, ce film devenu culte qui a marqué plusieurs générations. Les aficionados du long métrage retrouveront avec plaisir l’univers de Diane Kurys ; ceux qui étaient trop jeunes au moment de sa sortie n’auront qu’une envie, le découvrir à leur tour.
Récit autobiographique, Diabolo menthe est en même temps le portrait d’une génération tiraillée entre une société française traditionnelle et l’émergence de la modernité. Mais c’est aussi une chronique intemporelle de l’adolescence, cet âge si étrange et propice à toutes les expériences, en 1963 comme en 2022…
Interview de la réalisatrice et scénariste Diane Kurys :
Comment êtes-vous passées du film au livre ?
Cathy s’est inspirée du film tout en conservant sa liberté, et j’ai fait la même chose de mon côté ! Nous avons supprimé certaines scènes trop « cinématographiques » ou qui ne passaient pas en bande dessinée, et nous en avons ajouté d’autres. Notre objectif était de plaire autant à ceux qui ont vu le film qu’à ceux qui ne le connaissent pas.
Selon vous, qu’est-ce que la bande dessinée apporte ?
Il s’agit d’un autre mode de narration. S’il en a envie, le lecteur peut prendre son temps, revenir en arrière, s’arrêter sur une image, poser le livre, le reprendre une semaine plus tard…
La bande dessinée de Diabolo menthe raconte la même histoire avec les mêmes personnages, mais elle en propose une nouvelle vision.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’univers graphique de Cathy Karsenty ?
J’aime sa modernité, son humour et sa liberté. Quand le film est sorti sur les écrans, en 1977, l’affiche dessinée par Floc’h était dans l’air du temps et a beaucoup contribué à son succès. Le dessin de Cathy est très stylisé, il réussit à refléter les années 1960 tout en étant moderne.
Vous aimeriez renouveler l’expérience ?
J’ai l’impression que plusieurs de mes films pourraient faire l’objet d’une bande dessinée.
La Baule-les-Pins, par exemple, se prêterait bien à une adaptation… Mais je ne me rendais pas compte, quand nous nous sommes lancées dans ce projet, qu’il nous prendrait autant de temps ! En tout cas, je suis partante, nous nous sommes bien entendues et nous nous sommes promis de nous retrouver. Il n’y a plus qu’à espérer que cet album plaise aux lecteurs…
Merci à Diane Kurys pour avoir pris le temps de répondre à nos questions.
Retrouvez dès à présent Diabolo Menthe chez votre libraire !
Bonne lecture !