Interview de Lola Moral et Sergio Garcia
Sergio Garcìa et Lola Moral (dessinateur, scénariste et coloriste notamment de Géographie martienne, Dexter London et Les Trois chemins...) ont une nouvelle fois uni leur talent pour créer Odi's blog, un album sans parole, aux histoires courtes, rempli de poésie et d'humour.
Odi, la jeune héroïne, mène une vie ordinaire traversée de quelques tribulations domestiques, citadines, culinaires et autres. Avec elle, chaque événement du quotidien bascule dans un imaginaire débridé, un univers fantasmagorique plein de charme. Le couple Sergio Garcìa et Lola Moral a accepté de nous en dire un peu plus...
Comment est née l’histoire d’Odi ?
Sergio & Lola : Odi est née en 1997. Ce personnage était déjà présent dans ma thèse de doctorat (NDLR : Sergio a étudié dans sa thèse la multiplicité narrative, l'art de raconter plusieurs histoires dans un même temps et un même espace). Quand Yves Schlirf, directeur éditorial de Dargaud Benelux, a vu Odi, il nous a proposé de faire une histoire avec elle. On a discuté de l'album et des structures graphique et narrative. On a décidé qu'Odi's blog serait composé d'histoires muettes et courtes.
La jeune Odi vit des scènes de la vie quotidienne qui se transforme souvent en cauchemars (mais qui font rire). Cela vous est-il arrivé ?
Oui c'est notre vie, en fait Odi et Addison sont nos alter ego... (NDLR : Addison est un personnage d'histoires courtes signées Sergìo Garcia et éditées chez Glénat)
Comment avez-vous écrit ce scénario ensemble ?
Tout commence toujours par une idée de Lola que je développe graphiquement. C'est un scénario participatif ! Parfois on invente les histoires en famille (avec les enfants), tous ensemble réunis pour le "brainstorming" !
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Ce sont des situations de la vie quotidienne, la nôtre surtout mais aussi celle des autres. En fait c'est un peu la façon dont Lola voit la vie.
Pourquoi avoir choisi le « muet » ?
Sergio : Parce que je suis un inconditionnel du dessin comme moyen de communication de masse ! Sans texte, on réussit à toucher tout le monde sans avoir besoin de traduction.
En filigrane on peut voir dans cet album une forme de critique de la société, comme les planches où Odi souffre de la pollution. Est-ce un thème qui vous tient à cœur ?
La critique n'est pas notre objectif. Nos histoires sont en relation avec notre état émotionnel et tout ce qui se passe autour de nous. Peut être que pour Odi la vie est un peu absurde, alors elle la transforme pour mieux la comprendre.
Quels sont vos projets ?
Le tome 2 d'Odi !
Delphine Bonardi