Harlem, le nouveau diptyque époustouflant de Mikaël
Le talent de Mikaël nous emporte dans un récit fascinant, avec comme personnage principal un lieu mythique des États-Unis : Harlem !
Table des matières
Après Giant et Bootblack, Mikaël signe le troisième volet de son cycle new-yorkais et nous plonge dans le Harlem de l’entre-deux-guerres, sur les traces de Stéphanie St. Clair, une maîtresse femme qui contrôlait la loterie clandestine.
Back to topAprès avoir exploré la construction des buildings de Downtown Manhattan dans Giant, puis les quartiers populaires du Lower East Side dans Bootblack, j’ai voulu évoquer la communauté afro-américaine de Harlem. Au cours de mes recherches, j’ai découvert Stéphanie St. Clair.
Mikaël
Mikaël, la trilogie new-yorkaise
Mikaël, auteur franco-canadien, a entamé une série de trois diptyque situés à New-York pendant la prohibition. Après Giant, qui suit la construction du Rockfeller Center et Bootblack, qui met en scène les souvenirs d’un ancien cireur de chaussures, il complète son récit avec Harlem, qui décrit la trajectoire de la Lady Gangster Stéphanie St. Clair.
Mikaël ausculte la face sombre de Harlem, haut lieu du jazz, à travers une reconstitution très rigoureuse, truffée de personnages réels (Ellsworth « Bumpy » Johnson, Dutch Schultz, Lucky Luciano, W. E. B. Du Bois, un des fondateurs de la NAACP), basée sur de nombreuses lectures et des séjours sur place.
Et cette dimension prend tout son sens avec le destin hors norme de Stéphanie St. Clair.
Nourri par la lecture des ouvrages consacrés à Stéphanie St. Clair, mais aussi par les repérages de Mikaël sur les lieux mêmes où elle a vécu, l’album fait revivre, en toile de fond, le mouvement de la « Renaissance de Harlem », symbole de la culture afro-américaine des années 1930.
Back to topJ’ai besoin de me rendre sur place pour m’inspirer des lieux, comme je l’avais déjà fait pour Giant et Bootblack, afin que la ville devienne un personnage à part entière de l’histoire.
Mikaël
Stéphanie St. Clair alias Queenie
Harlem, 1931. Alors que la Grande Dépression a plongé les Américains dans la misère, les habitants du quartier nord de Manhattan tentent de décrocher le gros lot en jouant à la loterie clandestine. Celle-ci est tenue d’une main de fer par une femme, Stéphanie St. Clair, surnommée "Queenie" ou "Madame Queen".
La figure de Stéphanie St. Clair, martiniquaise émigrée adolescente à New York en 1911, est au cœur de ce diptyque. La jeune femme gravit les échelons de la pègre noire de Harlem avant d’y organiser un système sophistiqué de paris clandestins, le jeu des nombres. Elle fait fortune et devient la femme noire la plus riche des États-Unis, la reine de la loterie, « Mme Queen ». Cheffe de gang redoutable, capable de s’opposer aux attaques de son concurrent Dutch Schultz avec une violence identique, Stéphanie St. Clair est dans le même temps une bienfaitrice de son quartier et de sa communauté, apôtre de la cause noire.
Mais son succès suscite quelques jalousies parmi les pontes de la Mafia. L’un d’eux, Dutch Schultz, alias « le Hollandais » ou « le baron de la bière », anticipant la fin de la Prohibition qui a fait sa fortune, entend bien s’approprier son business. Il va devoir compter avec la détermination sans faille de « Queenie »...
Back to topUne plongée new-yorkaise en clair-obscure
Librement inspiré par le personnage de Stéphanie St. Clair, Harlem offre un témoignage passionnant sur une période haute en couleur de l’histoire américaine du XXe siècle, mais aussi sur une femme d’exception engagée pour la défense de la communauté afro-américaine.
Grâce au travail de Mikaël, entrez dans les librairies pour découvrir le Harlem des années 1930 !
Bonne lecture !
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Pour en savoir plus sur Harlem et le travail de Mikaël, retrouvez un supplément spécial de 32 pages dans le magazine Casemate de janvier 2022.
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