Edgar, nouveau reportage dessiné de Mathieu Sapin
Après Gérard, Mathieu Sapin est de retour avec Edgar : une nouvelle enquête dessinée politique et très personnelle, au cœur du Portugal.
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Après avoir suivi François Hollande, Gérard Depardieu et Emmanuel Macron, Mathieu Sapin met ses pas dans ceux d’une nouvelle personnalité. Cette fois, il est question d’Edgar, un parfait inconnu pour le grand public, en l’occurrence le propre beau-père portugais du dessinateur. Un sacré personnage, haut en couleur, beau parleur mais toujours fidèle à ses convictions révolutionnaires de jeunesse.
Back to topDe Paris à Lisbonne
Mathieu Sapin et son beau-père, Edgar, arpentent les rues de Lisbonne, pour donner corps aux souvenirs du septuagénaire, adolescent et jeune homme pendant les dernières années de la sombre dictature de Salazar.
Ce docu-BD ne s’arrête pas à la description de cette période charnière de l’histoire du Portugal moderne. Il pose la question de la véracité des témoignages qui façonnent les récits historiques et met en valeur l’idée d’engagement, deux notions qui font écho aux risques politiques qui irriguent notre actualité.
Back to topLe Pitch
Edgar a besoin de se raconter. D’évoquer ses souvenirs du temps de la dictature de Salazar au Portugal. Il propose à son gendre Mathieu Sapin de les mettre en images. Edgar l’emmène donc sur les lieux de sa jeunesse, à Lisbonne, pour faire revivre le passé.
Les années précédant la Révolution des Œillets de 1974 ressurgissent, grâce au talent de conteur du septuagénaire. Il décrit précisément son engagement dans l’organisation clandestine du Front d’action populaire, son rôle dans les prémices de la Révolution, ses ancêtres prestigieux. Mais jusqu’où faut-il croire quelqu’un qui assure que, selon l’adage portugais, « en te disant la vérité, je te trompe » ?
Back to topInterview de Mathieu Sapin
Les souvenirs d’Edgar, votre beau-père, évoquent entre autres les dernières années de la dictature de Salazar au Portugal et la période révolutionnaire inaugurée avec Mai 1968. Qu’avez-vous voulu dire à travers ce moment d’Histoire ?
Ce que j’essaie de raconter, c’est que certaines dictatures peuvent prendre des formes plus sournoises que d’autres. Salazar arrive au pouvoir progressivement, sans coup d’éclat. Ça fait écho avec le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. En Europe, il y a cette menace, qui n’est pas si lointaine. Je voulais aussi parler de l’engagement. Souvent les gens qui se disent révolutionnaires ne le sont pas ou plus vraiment. Mon beau-père a une démarche très sincère. Il n’a jamais cessé de l’être.
On a un peu de mal à savoir si tout ce que raconte Edgar est vrai. Vous avez réussi à vous faire une opinion là-dessus ?
Le rapport à la vérité, à l’Histoire comme on la raconte ou on la fabrique, est un thème que j’adore (je fais d’ailleurs allusion à Don Quichotte dans l’album). Dans Edgar, je ne veux pas orienter le lecteur autrement que sur la base de ce témoignage qui est totalement personnel. C’est une enquête subjective, sa version des faits. Ça entraîne une sorte de flou que je n’ai pas voulu dissiper. Ce qu’on peut dire, c’est que mon beau-père a la tentation de se créer une vie rêvée.
Cet album est aussi l’occasion de montrer le Portugal, et plus particulièrement Lisbonne.
Ça faisait très longtemps que je voulais faire une bande dessinée sur le Portugal, mais je n’arrivais pas à trouver la bonne approche. Je cherchais un prétexte et je l’ai trouvé quand Edgar m’a proposé de mettre ses souvenirs en images. Le décor est très important, j’ai adoré me promener avec lui dans cette ville, et je ne voulais pas que ça fasse « carte postale ». Je montre aussi les mauvais côtés, comme le tourisme de masse, la construction galopante et les questions d’écologie qui en découlent.
Lire également : "Dans la bibliothèque de Mathieu Sapin"
Back to topUn peu de lecture
Découvrez en avant-première les premières planches d'Edgar de Mathieu Sapin :
Bonne lecture
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