Disparition de Victor Mora
Nous avons appris le décès de Víctor Mora disparu à l’âge de 85 ans.
© Félina - Goetzinger - Victor Mora - Dargaud
Nous avons appris le décès de Víctor Mora disparu à l’âge de 85 ans.
Né le 6 juin 1931 à Barcelone, Victor Mora connaît très tôt l’exode en raison de la guerre civile qui sévit en Espagne, passant ainsi une partie de son enfance en France avant de revenir en Espagne au début des années 40. Il débute sa carrière comme traducteur et il imagine dans les années 50 le personnage de Capitaine Kerr. L’écriture devient alors son activité à temps plein en tant que scénariste, journaliste et romancier tout en continuant la traduction (il fut notamment traducteur d’Astérix en Espagne).
Très rapidement, il multiplie les collaborations avec des artistes espagnols des plus importants comme Francisco Hidalgo, Carlos Gimenez (pour lequel il écrit Dani Futuro qui sera publié en France dans le journal de Tintin), Josep Gual, José Bielsa, Cuyas ou Victor de la Fuente. L’un de ses personnages, Capitaine Trueno, connut un immense succès en Espagne. À partir de 1973, il travaille pour les éditeurs français (dont Dargaud) et collabore ainsi à Pilote, à Charlie, au journal de Pif Gadget ou à Super As. C’est à cette époque qu’il imagine Arcane avec Brocal Remohi, Amicalement votre (l’adaptation de la célèbre série) avec Marcello, Les Chroniques de l'Innommé avec Luis Garcia et d'autres récits avec Aldoma Puig et Longaron. En 1979, il écrit Félina pour Annie Goetzinger puis, dans les années 80, Les Inoxydables pour Antonio Parras et d’autres histoires pour Alfonso Font, Victor de La Fuente, Jesus Blasco, etc.
Le nom de Victor Mora est souvent associé à une bande dessinée populaire mais qui se distingue par une grande qualité d’écriture et un sens de la narration évident qui font de lui l’un des plus grands scénaristes de bande dessinée espagnols.
Il faut enfin souligner l’engagement de Victor Mora qui était proche du parti communiste et qui, à ce titre, affronta la dictature franquiste, au point de mettre sa vie en danger et de devoir fuir une nouvelle fois (jusqu’en 1976) son pays.
Sans conteste, un grand monsieur nous a quittés.