Cauchemars ex Machina : un scénario "diabolique"
En pleine seconde Guerre mondiale, trois auteurs de polar se trouvent au cœur d’une manipulation des services secrets…
"Comme chacun sait, le genre du roman-mystère a ses figures.
Vous les retrouverez toutes ici – crimes impossibles, en chambre close ou dans la neige, signes prémonitoires, énigmes entêtantes, disparitions inexplicables... Mais le genre a aussi ses règles.
Et, dans ce livre, elles seront toutes bafouées : vous connaîtrez les assassins avant de connaître le crime, et chercherez la méthode en même temps que les auteurs. La machine aura des ratés. Dans cette fable équivoque, d'ailleurs, les héros seront cruels, les salauds seront victimes. Mais – promis - au mot FIN, tous les mystères seront bel et bien dénoués." explique Thierry Smolderen.
Après L’Eté Diabolik, Souvenirs de l’empire de l’atome et Une année sans Cthulhu, Thierry Smolderen revient avec un nouveau scénario époustouflant, hommage aux films et romans noirs des années 40.
Thierry Smolderen et Jorge González enrôlent des auteurs de romans policiers dans une manipulation entre services secrets pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre espionnage et pantalonnade.
Livres Hebdo Le magazine
Dans cet hommage, le scénariste, adepte des faux-semblants et des allers-retours temporels, s'associe à Jorge González, dont le sublime graphisme fait écho à la noirceur des personnages et de l’époque du récit.
Paris, 1991. Un matin de septembre, un vieil écrivain de romans à suspense est tué dans son bureau fermé à clé. Pour éclaircir ce crime impossible, il faut remonter à l’automne 1938 et au dîner-mystère qu’un amateur allemand organise cette année-là, afin de célébrer ses auteurs de roman-mystère favoris.
C’est là que Margery Allingham, grande dame du roman policier anglais, va croiser la route du jeune Corneille Richelin, qui s’inspire de ses cauchemars pour écrire des suspenses haletants, et celle du Baron Von Richtenback, proche des hautes sphères de l’Allemagne nazie. Personne ne le sait encore, mais les pièces sont posées sur l’échiquier…
Car une fois la guerre venue, Corneille Richelin va bénéficier de la protection de son admirateur allemand et travailler pour le cinéma, tandis que, de l’autre côté de la Manche, deux de ses confrères manipulent le scénario de ses rêves au profit des services secrets britanniques.
Pour le jeune écrivain commence alors un cauchemar inexplicable qui prendra fin un demi-siècle plus tard, avec sa mort brutale dans un bureau fermé à clé.
Le scénariste ne ménage pas ses clins d’œil aux romans et aux films noirs des années 1940 et 1950. Au dessin, Jorge González s’y entend à faire ressortir un climat de permanente incertitude, plaçant des personnages blafards, inquiets ou étonnés, toujours intrigants, dans un environnement brumeux et instable.
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Scénariste virtuose, Thierry Smolderen s’empare d’une anecdote authentique de cette période, ainsi que de personnages ayant réellement existé, pour rejouer à sa façon, en brouillant la limite entre vérité historique et fiction, ce polar moderne. Il mène ainsi « par le bout du nez » aussi bien ses personnages que ses lecteurs, au fil d’un récit dense et implacable.
Jouant avec la temporalité et les pulsions sexuelles, réglée avec précision, cette intrigue, vicieuse comme celle d’un Hitchcock, n’en finit pas de captiver. Ce pouvoir d’attraction repose aussi sur les épaules de Jorge González, l’artiste argentin qui a mis en images le scénario de Smolderen en ajoutant sa patte de peintre. Avec un tel magicien aux commandes, l’immersion dans ce tissu de faux-semblants est totale.
Les Inrocks
La mise en images de Jorge González avec son trait réaliste, très épuré, et couleurs sombres, colle parfaitement à l’ambiance du récit.
Un récit original et inattendu jusqu’à la dernière page !
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Bonne lecture