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Dargaud 2015

La peau de l'ours,Zidrou - Oriol, Dargaud 2012

Vidal Balaguer I Carbonell


VIDAL BALAGUER

Balaguer vers 1893

Naissance
7 janvier 1873
Barcelone, Espagne
Décès
Date inconnue
lieu inconnu
Nom de naissance
Vidal Balaguer I Carbonell
Nationalité
Espagne 
Activité
Artiste peintre
Formation
École des Beaux-Arts de La Llotja
Œuvres réputées
La mujer del manton, La muerta, Mir

VIDAL BALAGUER I CARBONELL (Barcelone, 7 janvier 1873 - ?) est un peintre moderniste catalan.

Il a étudié les beaux-arts à La Llotja, l’école des beaux-arts de Barcelone, aux côtés d’autres artistes célèbres tels que Joaquim Mir, Isidre Nonell, Ricard Canals et Ramón Pitchot. Il fréquentait le même cercle artistique que Ramón Casas et Pablo Picasso. Il appartenait au groupe d’artistes La Colla del Safrà et participait aux « tertulias » du cabaret bohème Els Quatre Gats. Bien qu’il ait été souvent sollicité pour exposer ses œuvres à Paris, Balaguer n’a jamais quitté Barcelone, sa ville natale. De nature introvertie et réservée, il a toujours décliné les offres de galeristes qui voyaient dans ses peintures l’émergence d’un nouveau génie artistique. Nombre de ses compagnons le considéraient comme l’un des artistes les plus prometteurs du modernisme. Innovantes et colorées, ses toiles abordaient des thèmes multiples et reposaient sur des techniques extraordinaires, qui ont été reprises par d’autres peintres. Cependant, son œuvre est restée méconnue, en raison notamment d’une vie énigmatique et d’une fin qui l’est tout autant : il disparaît sans laisser de trace peu après la disparition de sa muse et maîtresse, Mar Monzó Noguera. La plupart de ses œuvres restent introuvables. Jusqu’il y a peu, seules onze de ses toiles avaient été découvertes, participant au mystère d’un génie maudit.

Aujourd’hui, de nouvelles toiles ont été retrouvées, la plupart au sein de collections privées.

Biographie [ modifier | modifier le code ]
Portrait de Vidal Balaguer
Enfance [ modifier | modifier le code ]

Vidal Balaguer naît à Barcelone le 7 janvier 1873 au numéro 33 de la rue Joaquim Costa. Son père, Esteve Balaguer, possède une pharmacie florissante à Sabadell. Vidal passe une grande partie de son enfance au milieu des potions dans un petit laboratoire rudimentaire situé à l’arrière de la pharmacie et dans lequel il apprend un métier qu’il n’exercera jamais. Dès son plus jeune âge, il démontre un grand talent pour la peinture. Son père, qui est non seulement pharmacien mais aussi peintre amateur, l’initie aux peintres classiques tels que Caravaggio, Velázquez ou Millet, auxquels Vidal emprunte la palette de couleurs ainsi que certaines techniques traditionnelles. Très tôt, il se sent toutefois attiré par d’autres artistes, tels que Marià Fortuny et les impressionnistes français comme Monet.

Supervisés par son père, les premiers tableaux de Vidal, réalisés alors qu’il est encore très jeune, sont empreints d’un grand classicisme qui ne se retrouvera pas dans ses œuvres ultérieures. Au cours de cette première étape, les tableaux de Balaguer consistent surtout en des paysages qu’il découvre avec son père lors d’escapades le dimanche matin, un thème qu’il n’abordera que rarement par la suite. Quelques fragments remarquables de ces premières années ont été retrouvés dans les premiers carnets de l’artiste, lequel se montre
reconnaissant à l’égard des enseignements reçus, même s’il s’aperçoit, très vite, que sa peinture empruntera une autre voie.

Comme le relate Vidal, son père lui impose un académisme rigoureux, qui s’éloigne du caractère impulsif du jeune garçon. Aussi son enfance est-elle insolite et solitaire, comme il l’exprime avec regret : « Seules les longues heures passées à peindre ont égayé mon enfance. Les pinceaux ont toujours été ma seule et unique compagnie. » Avant d’intégrer La Llotja, Balaguer s’essaie à l’impressionnisme, un choix qui déplaît à Esteve Balaguer et qui est peut être l’une des raisons pour lesquelles il décide de lui couper les vivres.
Il se peut que Vidal ait hérité du caractère mélancolique et instable de sa mère, Assumpta Carbonell. Bien qu’il ne la cite que rarement dans ses carnets, il écrit à son propos : « Ma mère s’absentait souvent pour de longues périodes. Quand j’étais enfant, on me disait qu’elle allait aider ma tante, qui vivait à la campagne. Mais ensuite je me suis aperçu que lorsqu’elle était à Barcelone, elle restait enfermée à s’occuper de ses affaires, était toujours de mauvaise humeur, mangeait à peine et s’endormait à côté d’une bouteille de liqueur. » On sait qu’un portrait de sa mère existe, bien qu’il n’ait jamais été retrouvé. Plusieurs carnets de l’artiste contiennent ce qui ressemble à une étude du tableau, avec des esquisses et des anatomies. On y voit Assumpta assise dans un fauteuil, à côté d’une table de chevet sur laquelle est déposé, sous un tricot, un exemplaire de Madame Bovary de Gustave Flaubert, un roman censuré qui avait suscité une vive polémique à sa sortie. Ce tableau a peut-être inspiré La mujer del mantón, qu’il réalisera plus tard et dans lequel il reprendra le motif du livre.

La Llotja [ modifier | modifier le code ]

À 20 ans à peine, Vidal s’inscrit aux beaux-arts à La Llotja. Dans l’espoir peut-être que son fils devienne le peintre que lui-même n’a jamais pu être, Esteve Balaguer accepte de financer les études de son fils et loue pour lui un appartement, qui lui servira aussi d’atelier, dans la rue San Rafael.

Comme examen d’entrée, Vidal peint le portrait d’une prostituée syphilitique, coiffée d’un foulard bleu typique sur des cheveux lâchés et emmêlés sur les épaules, un tableau qui reste introuvable. Bien qu’une partie du jury soit impressionné par l’originalité du thème et la maîtrise du tracé et de la technique, héritée du classicisme, de nombreux professeurs se montrent sceptiques. Vidal, qui n’est pas admis à l’unanimité, vivra toujours sous la menace d’être exclu de La Llotja. C’est peut-être parce qu’il est avant-gardiste qu’il ne terminera jamais ses études : à maintes reprises, il renie dans ses carnets les méthodes enseignées : « La technique n’est elle pas l’ennemie de la créativité ? Ne donnera-t-elle pas à l’imagination l’estocade finale ? L’académisme, ces séries de répétitions esthétiques imposées depuis un pupitre, ne connaît rien à la vie et croit tout savoir sur l’art. »

Malgré tout, son passage à La Llotja est une expérience enrichissante, en raison surtout de sa rencontre avec ses amis peintres, lesquels exerceront une grande influence sur son œuvre ultérieure. L’irruption dans sa vie de Mir, Nonell, Canals, Pichot et Vallmitjana i Gual marque un tournant dans son art. Ensemble, ils forment La Colla del Safrà, un groupe d’artistes dont les œuvres se caractérisent par l’utilisation de la couleur jaune. Bien que le jeune Vidal soit à l’origine de cette technique, il refuse de faire partie d’une tendance dont il est lui-même le pionnier : « Je ne peux appartenir à quoi que ce soit. Mon engagement expire comme le temps qui s’écoule dans un sablier. » Sans Vidal, le groupe perd sa cohésion, raison pour laquelle on ne lui connaît aucun programme artistique.

Une longue correspondance témoigne de l’amitié qui unit ces peintres. Dans de nombreuses lettres, Vidal Balaguer est présenté comme l’artiste le plus talentueux du groupe. Ainsi, Mir écrit : « Vidal saura exprimer son talent. Son art dépasse nos capacités et son acuité, notre entendement. Je ne connais pas de meilleur artiste que lui ». À de nombreuses reprises, Ramon Casas salue le talent de Balaguer dans les cercles bohèmes, comme c’est le cas lors du discours d’inauguration de son exposition à Chicago : « C’est grâce à mes compagnons catalans que mon art s’est envolé au-delà des frontières de l’académisme, tout particulièrement grâce à mon ami Vidal Balaguer, qui m’a appris à voler ». Dans une lettre qu’il envoie à Vidal en 1897 depuis Paris, Ricard Canals écrit : « Mon cher ami, si ton talent et ta vie maudite n’étaient pas si étroitement liés, tu pourrais être, comme le veut ton destin, le meilleur d’entre nous. »

Son plus grand ami est sans nul doute Joaquim Mir, surnommé le Van Gogh catalan. Vidal nous parle de Mir en ces mots : « La nature est-elle l’œuvre la plus merveilleuse que l’on puisse observer ? Un paysage peut-il nous dire tant de choses au milieu d’un silence de couleurs ? Oui, lorsque c’est Joaquim qui la regarde ; oui, lorsque ce sont ses pinceaux qui nous parlent. » Et voici les mots de Mir à propos de La mujer del mantón, l’une des plus célèbres toiles de Balaguer : « Son tableau fait échouer l’amour. Jamais une déclaration n’a renfermé si peu de mots et livré un si noble discours. Plus rien ne pourra être exprimé avec une telle véhémence. L’amour est né de ses pinceaux
et s’est dissous dans sa peinture. Il est mort pour tous les autres. »

Vidal et ses maîtresses [ modifier | modifier le code ]

La relation de Vidal avec les femmes est des plus tumultueuses. Bien qu’il ne soit jamais apparu comme un amant passionné, les portraits féminins figurant dans ses carnets traduisent les émotions intenses que suscitent ses histoires d’amour.

Vicenta Madrer est la première femme dont nous avons connaissance à compter dans la vie de Balaguer. Il la rencontre dans sa jeunesse, sans doute dans la pharmacie de son père, et la dessine à plusieurs reprises dans ses carnets. D’ailleurs, tout porte à croire qu’il lui consacre une toile, aujourd’hui disparue. Cependant, une chose est sûre : cette idylle est de courte durée. À ce premier amour succède une relation plus intense et plus significative : celle que Vidal entretient avec Carme Fuster. Carme est la fille unique du couple Fuster, des amis de la famille Balaguer. Au cours de vacances qu’ils passent ensemble dans la maison d’été des Fuster à San Carles de la Ràpita, les deux jeunes gens entament une liaison torride. De retour de vacances, Vidal révèle son intention de demander la jeune femme en mariage, mais la réaction d’Assumpta, la mère de Vidal, n’est pas celle qu’il escompte : elle lui révèle un secret de Polichinelle, à savoir que la jeune femme compte plus d’amants que d’années. Il est fort probable que Vidal n’ait jamais imaginé que Carme était le genre de femmes à se donner aux hommes. Le cœur brisé, il déchire, comme il le raconte dans ses carnets, toutes les pages sur lesquelles il l’a dessinée et détruit le portrait qu’il avait l’intention d’offrir à sa famille comme déclaration d’amour et de respect envers la jeune femme.

Après une telle déception, il n’est pas étonnant que lorsque Mar Monzó fait irruption dans sa vie le peintre se souvienne de cette histoire d’amour, la plus douloureuse qu’il ait jamais vécue. Cet état d’esprit le destine à connaître une nouvelle fois la souffrance. Il rencontre Mar lors d’un cours de dessin d’après modèle à La Llotja. Comme souvent à cette époque, il demande au modèle de poser pour lui dans son atelier. Ce n’est que quelque temps plus tard que Vidal apprend que Mar se dénude aussi pour d’autres artistes, une situation qu’il doit apprendre à accepter. Vidal affirme qu’il l’a aimée « le premier jour où je l’ai vue, nue sur l’estrade de son absence ». Bien que leur relation ne dure que quelques mois, Mar l’accapare à un point tel que Vidal imagine un univers qui tourne exclusivement autour d’elle. Il écrit aussi davantage et ne semble pas avoir assez de mots pour la décrire : « Mar… Mar, profonde et solitaire. Tu viens à moi comme les vagues et tu jettes l’ancre sur ma rive comme un bateau échoué. Mar, infinie, froide et bleue comme les rêves jamais réalisés, pourquoi tout n’est que solitude en ton absence ? » Malgré le désarroi qu’illustrent les textes consacrés à sa muse, Vidal est au comble du désespoir lorsque Mar disparaît. Comme il le raconte à la police, la jeune femme dormait dans sa chambre pendant qu’il terminait un tableau dans son atelier. Au lever du jour, le lit était vide, mais les vêtements et les souliers de Mar étaient toujours là. Un détail on ne peut plus énigmatique qui contribuera à étayer la thèse de l’assassinat, bien que le corps de la jeune femme n’ait jamais été retrouvé. Dans ses carnets, Vidal relate en ces mots cet épisode : « Où es-tu Mar chérie ? Je ne peux te trouver que par la peinture. Je t’attends sur les toits comme quelqu’un qui espère en vain le matin au milieu de la nuit. »

Après la disparition de Mar, la vie de Vidal Balaguer n’est que torpeur, tourment et impasse. Ses créanciers le pressent de rembourser ses dettes. Agustí Puig, inspecteur de police à Barcelone, célèbre pour avoir participé à l’affaire Enriqueta Martí, surnommée la Vampire d’El Raval, le considère comme le principal suspect de l’assassinat de la jeune femme, ce qui plonge Vidal dans le désespoir. Quelques mois plus tard, Agustí Puig meurt de complications hépatiques : la mort de Mar ne sera jamais résolue.

La Disparition [ modifier | modifier le code ]

Autour de Noël 1899, Vidal est vu pour la dernière fois par Joaquim Mir. D’après les rapports de police, Vidal se serait enfui pour échapper à la prison et à ses créanciers. Cependant, nombre de ses collègues et amis peintres, parmi lesquels Mir en personne, affirment que Vidal n’aurait jamais agi de la sorte, autant d’affirmations qui renforcent la thèse du suicide. Le corps de Balaguer n’a toutefois jamais été retrouvé. La seule piste plausible dans cette disparition mystérieuse est la lettre d’adieu que Vidal adresse à Mir, une lettre synonyme d’aveux ou peut être révélatrice de l’endroit où se cache l’artiste. Ou tout simplement un au revoir sincère. Quoi qu’il en soit, seules quelques lignes de cette lettre sont arrivées jusqu’à nous : « Je suis un peintre incapable de peindre. Je suis un peintre épuisé, dissous, décoloré. Je suis la négation de moi-même. » Seuls ces derniers mots de l’artiste pourraient nous aider à résoudre une énigme qui, encore aujourd’hui, constitue un véritable casse-tête pour les historiens, dans la mesure où elle a contribué à cultiver le mystère qui entoure l’un des peintres les plus créatifs et originaux du modernisme catalan.

L'oeuvre [ modifier | modifier le code ]

Il y a quelques années, après la publication de la thèse de Roser Doménech Silencios que hablan: artistas malditos en nuestra Historia del Arte, la figure de Vidal Balaguer – que Doménech surnomme « Le génie oublié » – est sortie de l’oubli. Il s’ensuit une quête effrénée de ses peintures, qui encore aujourd’hui se révèle fructueuse. Bien que plusieurs de ses œuvres aient été récemment découvertes, les onze tableaux qui suivent restent les plus emblématiques de son art :

- La muerta (La morte)

Même si, à cette époque, les tableaux représentant des proches morts sont fréquents, peu de toiles dégagent une telle sensibilité. Dans ce tableau, qui est une commande, l’utilisation de la couleur, vive et criarde, l’angle particulier et le rosaire se trouvant presque en dehors de la scène nous livrent une dépouille à mi-chemin entre le mysticisme et l’extraordinaire, comme si la peinture cherchait à nous révéler ce qu’il y a au-delà de la mort.

- El canario (Le canari)

Un tableau énigmatique en raison de sa simplicité et de son thème. Un exemple extrême de colorisme, sans fond, telle une œuvre inachevée. Nombreux sont ceux à estimer que cette toile aurait pu donner naissance à un nouveau mouvement du modernisme.

- La mujer del mantón (La jeune femme au mantón )

L’un des tableaux les plus surprenants retrouvés à ce jour. D’aucuns le considèrent comme une magnifique déclaration d’amour, puisque le modèle n’est autre que Mar Monzó. Elle y apparaît nue, dans une position sensuelle et provocante, les épaules couvertes d’un joli châle bordé de motifs fleuris. Dans ses mains, le livre Crime et Châtiment de Dostoïevski. On a spéculé sur le côté révélateur de ce titre. Plus qu’une déclaration d’amour, ce tableau pourrait être la confession d’un crime prémédité.

- Mir en el mar (Mir à la mer)

L’un des plus proches amis du peintre, Vidal lui ayant d’ailleurs légué une partie de son œuvre lorsqu’il disparaît. Ce n’est sans doute pas le seul portrait de l’artiste réalisé par Balaguer.

- El sofá célebre (Le fameux canapé)

Les artistes du modernisme ne sont pas seulement célèbres pour leur art, mais aussi pour leur mode de vie bohème. Leurs nuits de fête étaient le sujet de conversation préféré de l’époque. Ils fréquentaient jusqu’à l’aube les tavernes, les maisons closes et les fumeries d’opium. Balaguer a immortalisé l’une de ces nuits de débauche dans ce tableau, qui représente un tout jeune Picasso et Ramón Pichot, des amis du peintre qui l’accompagnaient dans ses sorties nocturnes.

- El bodegón de las naranjas (La nature morte aux oranges)

Dans une veine plus classique, Vidal s’essaie aux natures mortes tout en les enrichissant et en leur faisant explorer des limites jusque-là inconnues. D’une couleur brillante, cette nature morte est composée d’une bouteille de moscatel et d’une autre de vin ainsi que d’une assiette avec des oranges impressionnantes qui accaparent toute l’attention.

- La butifarra

Dans le même esprit que la nature morte aux oranges, Vidal explore dans ce tableau des motifs nationaux : la butifarra et l’allioli, des thèmes peu fréquents, dans une éblouissante composition picturale.

- Autorretrato (Autoportrait)

Peut-être l’un des tableaux les plus énigmatiques de cette collection. L’autoportrait, un thème classique en peinture, constitue la pierre de touche du peintre, une sorte de déclaration ouverte au spectateur, auquel il se confie. Sur cette toile, qui ressemble à un cri dans le vide, un regard vif observe le spectateur droit dans les yeux, l’artiste se livrant sans fioriture comme si on pouvait lire dans ce regard son œuvre maîtresse.

- Retrato de Herzog (Portrait de Herzog)

Noam Herzog était l’un des créanciers de Balaguer, celui-ci ne s’étant toutefois jamais acquitté de ses dettes. Herzog est considéré comme l’une des personnes à l’origine de la disparition du peintre, ou de son suicide, puisqu’à force de le presser de rembourser ses dettes, il l’a probablement poussé au désespoir. Il n’est donc pas étonnant que Balaguer ait fait son portrait. Hergoz est aussi, paradoxalement, son sauveur : il a gardé les œuvres de l’artiste en guise de paiement et c’est grâce à son petit-fils qu’une grande partie des tableaux du génie ont été retrouvés.

- El árbol de la Ciutadella (L’arbre de la Ciutadella)

Ce tableau évoque les toiles que Balaguer peignait avec son père lors de leurs escapades dominicales. Il s’agit d’un arbre qui frôle l’abstraction, une explosion naturelle qui cède une partie de son charme à une nature débridée, laquelle déploie une puissance centrée sur la lumière et la couleur.

- Mir

Même si on ignore la date à laquelle Balaguer a peint cette toile, elle n’en traduit pas moins l’admiration de Balaguer pour le travail de Joaquim Mir et constitue un vibrant hommage à sa peinture : un paysage ouvert, coloré, presque abstrait, qui représente les montagnes de Montserrat et où l’on voit Vidal, le seul personnage, s’enfoncer dans l’épaisseur, témoignant sans détour de sa fascination pour la peinture de son grand ami.

Notes et références [ modifier | modifier le code ]
  1. ZIDROU et ORIOL, Natures mortes, Dargaud (PARIS), 2017. Cette bande dessinée, qui retrace les derniers jours de Vidal Balaguer, spécule sur les raisons de sa disparition et explore la relation qui unissait l’artiste à sa muse.
  2. LE FONDS BALAGUER, Galerie Gothsland, Barcelone. Du 2 au 27 mai y seront exposées les toiles de l’artiste qui ont été retrouvées à ce jour.
  3. La mujer del manton
  4. La butifarra